Face à la hausse constante du prix de l’énergie et à la nécessité de réduire notre empreinte carbone, de plus en plus de ménages belges se tournent vers l’énergie solaire. Installer des panneaux photovoltaïques permet non seulement de produire sa propre électricité, mais aussi de diminuer fortement sa facture énergétique. C’est un geste concret pour la planète… mais aussi pour le portefeuille, à condition de bien connaître les soutiens disponibles.
En Belgique, il n’existe pas de système de primes unique au niveau fédéral. Les aides varient fortement d’une région à l’autre : la Wallonie, Bruxelles-Capitale et la Flandre appliquent chacune des règles différentes. Ces différences concernent non seulement les montants et les conditions d’accès, mais aussi la manière dont l’électricité produite est valorisée. Il est donc essentiel de se renseigner en fonction de son lieu de résidence.
Les aides peuvent prendre plusieurs formes : primes à l’installation, certificats verts, régimes de soutien à l’autoconsommation ou à l’injection, déductions fiscales… Certaines sont cumulables, d’autres non. Certaines dépendent aussi de la puissance installée, de la situation du ménage ou du type de bâtiment.
Les aides pour panneaux photovoltaïques en Wallonie
La Wallonie ne propose plus de primes directes à l’installation de panneaux photovoltaïques depuis plusieurs années. Toutefois, le principal soutien financier prend la forme de certificats verts, un mécanisme spécifique visant à encourager la production d’électricité verte. C’est un système bien connu dans la région, mais qui demande à être compris en détail.
Concrètement, pour chaque MWh (1 000 kWh) d’électricité produite par une installation solaire, le propriétaire reçoit un certain nombre de certificats verts. Ces certificats peuvent ensuite être revendus à des fournisseurs d’énergie, qui ont l’obligation légale d’en acheter un certain nombre chaque année. Cela permet aux particuliers de recevoir un revenu complémentaire régulier pendant plusieurs années.
Depuis janvier 2024, le nombre de certificats verts octroyés dépend de plusieurs facteurs : la date de mise en service de l’installation, sa puissance, son orientation et l’autoconsommation. Pour une installation résidentielle classique de 3 à 10 kWc, on peut s’attendre à environ 2 à 3 certificats par an, pendant 10 ans. Leur valeur varie, mais elle tourne actuellement autour de 65 à 70 € par certificat.
Il faut également tenir compte de la suppression progressive du compteur qui tourne à l’envers. Depuis octobre 2020, les nouveaux installateurs ne peuvent plus bénéficier de ce mécanisme. Cela signifie qu’il devient plus intéressant d’autoconsommer sa production plutôt que de l’injecter sur le réseau.
Pour encourager cela, la Région a mis en place un bonus de soutien à l’autoconsommation, mais uniquement dans certains cas (par exemple en cas d’installation de batteries ou de gestion intelligente de la consommation). À noter aussi que les frais de raccordement et le tarif prosumer restent à la charge de l’usager.
Les aides pour panneaux photovoltaïques à Bruxelles
La Région de Bruxelles-Capitale ne propose pas de prime directe à l’installation des panneaux photovoltaïques, mais elle maintient un système de certificats verts très attractif, considéré comme l’un des plus intéressants de Belgique, voire d’Europe.
À Bruxelles, chaque kWh produit par une installation photovoltaïque permet d’obtenir un nombre de certificats verts basé sur la rentabilité de l’installation. Ce système vise à compenser les différences de rendement entre les bâtiments. Plus votre toiture est exposée au nord ou est ombragée, plus vous recevrez de certificats verts par kWh produit.
En 2025, pour une installation standard bien orientée, on obtient environ 2,2 certificats verts par MWh, garantis pendant 10 ans. Cela représente un gain d’environ 900 à 1 000 € par an pour une installation résidentielle classique de 3,5 kWc. Les certificats sont ensuite vendus sur le marché à un prix d’environ 85 € l’unité.
Ce mécanisme est géré par Brugel, le régulateur bruxellois de l’énergie. L’enregistrement de l’installation est obligatoire, tout comme la visite de contrôle. À noter que Bruxelles encourage également les installations en toiture plate, les projets collectifs en copropriété, et l’usage de compteurs intelligents.
Autre élément important : la Région bruxelloise ne permet plus le principe du « compteur qui tourne à l’envers ». Cela signifie que l’électricité injectée n’est pas compensée à 100 %. Pour cette raison, l’autoconsommation reste un enjeu clé, et certains ménages choisissent d’y associer une batterie de stockage, bien que cette dernière ne soit pas encore soutenue financièrement à Bruxelles.
Enfin, la prime Rénolution, très utilisée pour les travaux d’isolation ou de chauffage, ne couvre pas les panneaux photovoltaïques, car ceux-ci ne sont pas considérés comme une action prioritaire pour la performance énergétique du logement.
Les aides pour panneaux photovoltaïques en Flandre
En Flandre, les règles sont très différentes des autres régions. Jusqu’en 2023, les particuliers pouvaient bénéficier d’une prime à l’installation, mais celle-ci a été supprimée début 2024. Désormais, aucune prime directe n’est accordée pour les panneaux photovoltaïques, ce qui incite les ménages à miser sur l’autoconsommation.
Cependant, le système de compensation totale (compteur inversé) a été remplacé par un système basé sur l’injection. Les propriétaires de panneaux solaires sont rémunérés pour l’électricité qu’ils injectent sur le réseau, à un tarif déterminé par leur fournisseur d’énergie. En 2025, ce tarif d’injection tourne autour de 6 à 10 centimes par kWh, selon le contrat et le fournisseur choisi.
Cela pousse les ménages à consommer leur propre production au maximum. Pour cela, la Flandre a introduit plusieurs mesures incitatives autour de la domotique, des batteries intelligentes et de la gestion dynamique de l’énergie. La région propose aussi des primes pour l’installation de batteries domestiques, à condition qu’elles soient couplées à un compteur numérique.
Ces batteries peuvent stocker l’énergie produite en journée pour une utilisation en soirée, ce qui améliore nettement l’efficacité de l’installation. En 2025, cette prime est de 150 €/kWh de capacité utile, plafonnée à 1 500 € par installation.
Il faut également noter que les installations récentes bénéficient d’une exonération partielle ou totale de taxe prosumer, mais cela dépend du niveau d’autoconsommation, de la présence d’un compteur numérique et du contrat avec le gestionnaire de réseau (Fluvius).
Un soutien indirect via la TVA réduite
Quel que soit votre lieu de résidence, il existe un soutien fédéral indirect encore en vigueur en 2025 : la TVA réduite à 6 % pour l’installation de panneaux photovoltaïques dans les logements de plus de 10 ans. Ce taux est applicable tant pour les panneaux que pour la main-d’œuvre.
Attention cependant, ce taux réduit n’est pas valable pour les habitations de moins de 10 ans ou les nouvelles constructions. Pour ces cas, la TVA reste à 21 %, sauf dans le cadre de certains projets globaux de rénovation.
Ce mécanisme représente une économie immédiate de 15 % sur le montant total de l’installation. C’est donc un levier à ne pas négliger, surtout dans le contexte de suppression progressive des aides directes dans certaines régions.
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